Je travaille sous la griffe Marcus et Gisèle. Je fais du stylisme, modelisme et de la confection de vêtements. Depuis mon arrivée dans les locaux de Hôp hop hop, je propose des cours de couture. Je travaille aussi la retouche et la transformation de vêtements et d’accessoires.
Quelle a été ta première impression quand tu es arrivée dans les locaux ?
J’ai eu l’impression d’être dans le bon lieu, d’être là où il va se passer de bonnes choses ! J’ai une attirance pour les espaces collectifs. Ici, il y a la possibilité d’avoir son atelier à porte fermée et des espaces collectifs, c’est le grand luxe ! J’ai besoin d’être repliée dans mon espace pour pouvoir produire.
Que-ce que cela t’a apporté le fait de venir dans un lieu collectif, pluridisciplinaire, ouvert sur l’extérieur ?
Je venais de déménager sur Besançon. Ça m’a apporté un cadre de vie relationnel, amical, où tout est regroupé au même endroit. C’est un cadeau !
On rencontre des personnes, on apprend plein de choses, on découvre des métiers. On apprend également sur soi, sur sa capacité à tolérer et à accepter l’autre. Je n’ai jamais aimé travailler avec des gens qui font la même chose que moi. Les complémentarités ça enrichit ! Et puis d’être dans un lieu qui brasse des gens de 20 ans, 60 ans, qui viennent de différents milieux, ça c’est chouette ! Il peut y avoir un effort à faire envers des personnes qu’on n’a pas forcément choisies, mais c’est très porteur !
Tu fais partie des résidentes qui ont initié l’ouverture d’une Boutique de créateurs à Hôp, un espace pour que les créateurs puissent montrer leur travail.
Oui, en arrivant, avec Pauline, une autre couturière, on a voulu montrer nos travaux l’une et l’autre, et il y a tellement de personnes qui produisent des choses à présenter ! On a ouvert cet espace l’année dernière, dans une petite pièce de 15-20m2, où tous les résidents (les personnes qui ont des espaces de travail à Hôp) peuvent exposer. Elle ouvre sur des petits temps. On veut aussi l’ouvrir à des personnes de l’extérieur pour ne pas tomber dans la monotonie.
Je suis toujours émerveillée de me dire que tout ce qui est vendu dans la boutique est produit ici, dans les locaux de Hôp, en plein centre-ville !
Oui, c’est une vitrine ! C’est une façon de montrer ce qui est caché derrière les portes des résidents. Les gens sont friands d’en savoir plus !
Un souvenir à Hôp ?
C’était au tout début. Je vais boire un verre au café, et j’ai un voisin qui me présente à quelqu’un. Je me rends compte que cette personne est en fait celle qui m’a enseigné les arts plastiques il y a 20 ans ! Je lui ai dit que j’étais une de ses anciennes élèves. En fait, ça m’a rappelé toutes les rencontres que j’avais faites par la suite et que tout s’était bien ficelé ! Je l’ai remercié, et c’était chouette de lui montrer mon atelier.
Et bien sûr, autre souvenir, la fête des 1 an de Hôp hop hop, c’était chouette de découvrir tout le monde costumé ! J’ai un grand souvenir de Catherine et Nicolas !
Quel sont les lieux à l’Arsenal que tu fréquentes le plus ?
L’espace commun, où l’on mange tous ensemble, la boutique, l’Arsenic. La recyclerie aussi ! J’ai un attachement pour ce genre de lieu. J’y suis de plus en plus, pour la tenir, acheter des choses ou faire des ateliers !
Qu’est-ce que tu feras quand on partira de l’Arsenal, car c’est une occupation temporaire ?
Je rechercherai quelque chose de similaire avec des personnes rencontrées ici. Ici c’est temporaire, donc je ne m’installe pas. Je profite ! Pour la suite je me dis que j’ai toujours trouvé quelque chose. Ça se fera autre part, mais le niveau sera difficile à battre ! Je zieute les bâtiments vides maintenant, ma curiosité m’amène vers ce genre de lieu ! Quand on est tout seul, ça n’évolue pas de la même façon, être à plusieurs c’est plus riche, plus simple, il y a plus d’entraides, plus de solidarité.
Que penses-tu de du lieu Hôp à l’échelle de la ville de Besançon ?
Je n’ai pas l’avant / après car je suis arrivée il y a peu à Besançon. Ici c’est un lieu d’ouverture où beaucoup de choses sont possibles. Il n’y a pas d’autres endroits comme ça. Où vont aller toutes ces personnes qui utilisent les locaux de Hôp ? Les institutions ne seront pas forcément là pour trouver une solution ?
(cette rencontre a eu lieu en février 2020)