Corinne Déchelette

graphiste

J’ai fait une formation de graphiste aux Arts Déco à Paris. Puis j’ai travaillé au musée du Louvre, à l’imprimerie nationale. Ensuite, j’ai suivi mon mari ici dans la région. J’ai travaillé en tant que graphiste pour le musée des Beaux-Arts, l’université, des privés. Je ne suis pas très commerciale. Je m’occupais en parallèle de mes enfants. Mais je sentais que j’avais un truc en moi qui n’arrivait pas à sortir. Je dessinais beaucoup dans des carnets de croquis, que j’ai montrés à Brigitte Louvet, et à Florence Lagadec, qui m’a proposé d’exposer à la Saline royale d’Arc et Senans. Ça m’a travaillé tout le week-end et puis je me suis dit “allez, je me lance ! “.

Je fais beaucoup de choses avec le feutre, qui est comme un fil qu’on rembobine. J’avais besoin de retrouver la sensation de l’écriture, que j’ai manifesté avec le feutre qui glisse sur la feuille.

J’interviens aussi en DN made graphisme, le lien avec les jeunes est intéressant.

Te rappelles-tu de ta première impression quand tu es arrivée à l’Arsenal ?

Oui ! J’étais avec Brigitte. Avant j’avais un atelier dans un cabinet d’archi. Mais j’avais besoin d’espace. Sur le moment, l’espace qu’on a visité était assez glauque ! C’était noir, rien n’était rangé. On s’est ensuite senti super bien, il y avait des échanges. C’était un renouveau ! Ici il y a des gens différents, on échange sur nos techniques, nos outils.

As-tu un souvenir particulier d’un moment à Hôp ?

Surement la fête des 1 an ! C’était un moment magique, un mélange d’idées, d’entraide, de joie, ça fusait ! J’ai un regret, celui d’avoir seulement participé à la préparation.

Les repas de résidents aussi. On est une trentaine, on a l’occasion de tous se retrouver, les résidents de l’aile 1 et de l’aile 2.

Et puis j’ai eu la chance d’avoir fait une expo en septembre dernier. Pour moi c’était un pas de plus car c’était la 1ère fois que j’exposais toute seule. J’ai un regret, qu’il n’y ait pas eu beaucoup de monde. Mais ça m’a donné une nouvelle dimension. Tu peux écouter ce que disent les autres, ça permet d’avancer.

Qu’est-ce que tu feras quand on partira de l’Arsenal, car Hôp hop hop est une occupation temporaire ?

Je suivrai ! J’espère pouvoir suivre. Peut-être qu’un groupe va retrouver un autre espace. Ce sera un autre challenge, une autre motivation. Si je pourrais être à l’initiative ? Non ! Il faut avoir une sacrée énergie ! C’est une expérience ici, c’est sûr qu’il y a des choses qu’on refera différemment.

Et le projet collectif dans tout ça. Comment cela se passe ?

Tout n’est pas rose. Il y a des personnalités qui découvrent le collectif, il y a des concessions à faire, ça peut quelque fois déraper. Ici c’est un collectif participatif !

Tu as participé à la réalisation de plusieurs fanzines “la brique“, le fanzine de hôp.

Oui, c’est intéressant, de faire de bric et de broc. On ne chercher pas la perfection. Et ça a un lien avec mon métier. D’habitude dans ce métier, le but est de se montrer, là c’est différent. 

Et, selon toi, quelle place a le projet de l’Arsenal à l’échelle de la ville de Besançon ?

On a de la chance d’être en plein cœur. La ville devrait prendre exemple sur ce genre de collectif. Ces espaces de rencontre permettent aux gens de découvrir, d’apprendre. Ici, ça vit toujours. Il y en a plein des espaces vides en ville. Il faudrait que les communes n’aient pas peur, elles sont encore un peu frileuses. Pourquoi on ne pourrait pas rester à l’Arsenal ?

Ici, c’est un pôle culturel d’arts multiples. Les centres villes se meurent, donc ce genre d’espace a tout son sens.

(cette rencontre a eu lieu en Janvier 2021)

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