J’ai fait l’école d’art de Clermont-Ferrand puis je me suis orientée vers l’animation d’ateliers d’art pour des publics fragilisés. Ensuite, on a monté en 2013 avec Justine, une amie musicienne, l’association Ecarts d’Arts, une association de pratiques artistique s’adressant à des publics éloignés de l’offre culturelle, fragilisés… On conçoit et on anime des ateliers de gravure, cyanotype, sculpture, stop motion… On travaille également avec des artistes intervenants sur l’accès à la culture, notamment à destination des personnes en situation de handicap et on accompagne des structures pour faire des supports de médiation pour les publics handicapés.
Quelle a été ta première impression quand tu es arrivée dans les locaux ?
C’était assez fou ! Nico nous avait fait visité, c’était fou, c’était en fin de journée, il faisait assez sombre, c’était impressionnant de voir le potentiel du lieu ! La vie ancienne du lieu était présente. C’était beau et grisant. Puis une fois qu’on est entré dans notre espace, on a poncé, réenduit, repeint et rempli les placards !
Qu’est-ce qui vous a attiré à faire partie de ce projet collectif ?
Ça nous permettait de rencontrer des personnes avec qui monter des projets. On était attiré par l’idée d’avoir un lieu vivant où il y a une mixité des publics et où l’on peut être dans l’expérimentation artistique. Un lieu où tout peut arriver, ouvert aux possibles. C’était important pour nous d’être dans un bâtiment accessible aux personnes à mobilité réduite, et là de voir qu’on pouvait construire une rampe d’accessibilité en si peu de temps !
Que-ce que ça vous a apporté le fait de venir dans un lieu pluridisciplinaire, ouvert, qui fait cohabiter dans un même lieu une diversité d’usages et d’espaces ?
La première année a été difficile, car on courait après le temps. Puis on a posé certaines choses, on sentait une certaine sécurité d’avoir un lieu. On a pu l’ouvrir au public pour nos ateliers. Maintenant, on se rend compte d’une meilleure visibilité pour notre association, on a rencontré des futurs partenaires et on travaille avec le grand public.
Quel sont les lieux à l’Arsenal que tu fréquentes le plus ?
L’espace partagé du Petit Labo, il est cool ! C’est la taille idéale pour des ateliers. J’ai beaucoup de question de la part des enfants sur les objets qui sont au mur (Hôp a fait un petit cabinet de curiosité avec des objets du CHU retrouvés avant leur entrée dans les locaux)ou sur les photos collées.
Un souvenir à Hôp ?
Les premières portes ouvertes de l’Arsenal ! On avait organisé un atelier tampon dans notre espace, et on a vite été serré tellement il y avait de monde ! On a ressenti une grande curiosité des Bisontins sur qui sont dans ces espaces et ce qu’ils y font.
La première AG d’Hôp hop hop aussi, avec l’élection des membres du Conseil d’Administration. Ça m’a permis de découvrir d’autres projets que mène l’association.
Et c’est depuis cette AG là que tu as décidé d’intégrer le Conseil d’Administration de Hôp.
Oui, j’ai hésité à me présenter car j’avais peur de ne pas avoir assez de temps, mais c’était une occasion à saisir pour plus s’impliquer ! Je pouvais apporter mes expériences personnelles et professionnelles. Ça prend du temps, mais du temps bénévole. On essaie de réagir au plus vite aux sollicitations des 4 salariés d’Hôp. C’est dur, enrichissant et plaisant ! On est très chanceux d’être ici, s’impliquer pour l’association, c’est juste un retour normal.
On pourrait lancer une autre occupation temporaire à Besançon alors ?
Oui, car avec l’expérience qu’on vit ici, on voit que ça fonctionne ! Il y a des lieux vides qui peuvent servir. Un lieu comme ici apporte aux Bisontins et aux Bisontines. Il y a beaucoup d’activités proposées, le pôle santé, la recyclerie…ça apporte la possibilité d’échanger, d’apprendre. Un lieu avec autant de possibilités n’existe pas ailleurs à Besançon. Ici, rien n’est figé.
Qu’est-ce que tu feras quand on partira de l’Arsenal, car ici, c’est une occupation temporaire ?
Je ne sais pas. Je suis tout de même soulagée d’apprendre que la convention d’occupation a été prolongée. Pour nous, avoir un lieu accessible financièrement et accessible aux personnes à mobilité réduite, ça n’existe pas ailleurs !
Pour le moment je ne pense pas à la suite, je profite du temps ici, c’est comme une parenthèse enchantée ! J’en ai des nœuds à l’estomac à l’idée que ça s’arrête. Le matos de l’association était stocké chez moi avant…
(cette rencontre a eu lieu en février 2020)